Le camping ou la meilleure des républiques

Enquête ethnographique dans l'île de Noirmoutier
Par Gilles Raveneau, Olivier Sirost
Français

Résumé

Dans le milieu des années 1950, le camping jette les bases d’une hôtellerie de plein air à grande échelle. Son image se réduit progressivement à son caractère populaire et massif. Pourtant, si on observe bien la marque des déterminations socio-économiques dans la pratique du camping, on y découvre également des processus irréductibles aux effets de la nécessité matérielle. À travers l’exemple des terrains de l’île de Noirmoutier (Vendée), il s’agit de mettre en évidence les mécanismes de transmission et d’apprentissage qui portent les familles et les individus à retenir le camping comme mode de séjour, et de souligner les contradictions sur lesquelles se construit le camping d’aujourd’hui : mettre la ville dans la nature, associer la robinsonnade et la société de consommation ; partager une expérience collective dans une société à dominante individualiste. La puissance symbolique du camping s’exprime à travers une forme d’utopie égalitaire et hédoniste qui renvoie directement aux caractéristiques principales de « l’île d’Utopie ou la meilleure des Républiques », telle que l’imaginait Thomas More au xvie siècle.

Mots-clés

  • camping
  • composition sociale
  • plein air
  • expérience collective
  • utopie
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