Faire du terrain en aof dans les années cinquante
Résumé
Faire du terrain en « situation coloniale » révèle le type de relations tissées entre ethnologie et géographie. Si les traditions scientifiques sont différentes, les difficultés rencontrées et le nombre croissant, dans les années cinquante, de scientifiques à l’œuvre sur le terrain – grâce à un étoffement des institutions de recherche en aof – contribuent au rapprochement des deux disciplines, sans que la pluridisciplinarité soit vraiment pensée. Dans la variété des travaux produits par ces deux disciplines – de l’expertise à la critique de la « situation coloniale » –, se jouent des clivages disciplinaires. Le « terrain colonial » est en effet une condition particulière de mise au jour d’expériences, choix et engagements moraux ou politiques des scientifiques, qui peuvent ainsi disposer ou forger de nouvelles hypothèses pour appréhender leur terrain et sont susceptibles d’en renouveler la lecture. Malgré ces convergences, en partie liées au même contexte colonial, les disciplines ethnologiques et géographiques ne se sont pas vraiment engagées dans un projet pluridisciplinaire à l’issue des années cinquante.
Mots-clés
- ethnologie
- géographie humaine
- colonie
- terrain
- pluridisciplinarité