Cet article a pour point de départ les difficultés et les résistances de la sociologie des religions à regarder le fait religieux tel qu’il se fabrique. Dans son exercice ethnographique, l’auteur suit, jour après jour, un prêtre dans son travail paroissial à l’intérieur d’un diocèse français. Il décrit les séquences d’actions observées en situation, et plus particulièrement la compétence interactionnelle et la capacité argumentative de ce prêtre face aux différentes difficultés rencontrées. Il insiste sur le rôle critique tenu par ce prêtre et sur les basculements de situation qui en résultent. Comme s’il n’admettait pas la rigidité du religieux, ce prêtre contribue au « déplacement » de celui-ci, tout en continuant à gérer les rapports des fidèles avec un Dieu absent.