« Dernières séances au palais Brongniart » (1988 et 1998)
Résumé
La disparition de la négociation à la criée est envisagée à travers la modernisation qui a touché la place financière parisienne à partir du milieu des années quatre-vingt. Deux marchés sont concernés : celui des actions ferme en 1988. Il est étudié à partir d’une archive filmée, centrée sur une action symbolique mise en scène sous la forme d’un enterrement ; celui des produits dérivés (matif) disparaît en 1998. Il est étudié à partir d’enquêtes ethnographiques au palais Brongniart, au cours desquelles se sont déroulées des grèves de salariés et d’indépendants. Ces actions sociales et symboliques de clôture sont des réponses à l’événement destructeur et refondateur que représente la fermeture. Leurs formes sont largement déterminées par les contextes englobants et les histoires socio-institutionnelles. Elles dessinent un temps social spécifique et ont en commun d’être uniques, dans chacune de ces histoires locales. Pacifiques ou conflictuelles, ces actions doivent être pensées davantage en tant que contre-événements qu’en tant que rituels ou simples grèves. Elles sont également les prémisses narratives de récits enchanteurs, qui construiront un âge d’or de l’institution dans les mémoires et les récits des lendemains de fermeture.
Mots-clés
- bourse
- marché à la criée
- grève
- événement
- âge d’or