L'île Seguin dix ans après : une commémoration
Résumé
Le 28 mars 2002, les membres de l’Association des anciens Travailleurs Renault de l’Île Seguin (atris) organisaient une réunion publique, dix ans après la sortie de la dernière voiture des chaînes de montage de Boulogne-Billancourt. La fermeture de cette usine, longtemps considérée comme un laboratoire social, symbole de la croissance industrielle des « Trente Glorieuses », a été durement vécue par ses salariés, contraints de quitter un site que nombre d’entre eux croyaient pérenne. Elle a aussi laissé à l’abandon un territoire jusqu’alors fortement marqué par la culture ouvrière. Tandis que l’île Seguin est en cours de destruction, aucun espace n’est prévu pour préserver les mémoires du site. Face au risque d’oubli, les membres de l’atris, que l’auteur a rencontrés, témoignent de leur passé ouvrier et militant par la contribution à des films, expositions ou publications. Leurs discours révèlent le refus d’accepter la fermeture en demeurant dans une temporalité de l’« avant ». Mais par leur revendication d’obtenir réparation pour les discriminations qu’ils estiment avoir subies, ils expriment aussi l’espoir de pouvoir transmettre leur vécu d’usine et de « tourner la page ».
Mots-clés
- usine
- Renault
- île Seguin
- commémoration
- mémoire
- syndicalisme