La recomposition sociale d'un paysage : l'île aux Moines (1900-2000)
Résumé
L’île aux Moines, dans le Morbihan, est marquée par un nouvel usage des espaces privés et communs et, donc, du paysage. Le changement de la population au cours des trente dernières années, dû à la prépondérance quantitative des résidences secondaires, s’accompagne d’un changement radical dans la construction et dans l’imposition d’un nouveau modèle paysager dominant. Il se fonde sur le marquage territorial, la privatisation du rapport à l’espace, de plus en plus sectorisé et segmenté, l’« intimisation » de la nature et la fermeture sur le domaine privé, où l’arbre « fait système », devenant le marqueur principal, à la fois matériel, social et symbolique. La fermeture du paysage – son aboutissement le plus visible – est souvent mal vécue par les anciens résidents, qui n’imaginaient pas que l’on puisse un jour ne plus voir la mer d’une île. Certains d’entre eux appellent à la réflexion sur une « charte du paysage » qui viendrait remplacer les valeurs exclusives d’appropriation et d’individuation.
Mots-clés
- île aux Moines
- fermeture
- paysage
- arbre
- néoruralité
- résidence secondaire