Cet article propose une lecture ethnographique d’un roman gascon de Simin Palay, Los tres gojats de Bòrdavielha (1934). En effet, ce roman fournit quantité de données sur les habitudes et les coutumes de la société béarnaise du xix^e siècle, sur le mariage, la propriété et l’héritage dans une famille de cultivateurs. Les dispositions psychologiques et des motivations associées aux catégories locales dévoilent la façon dont l’ordre social régional est à la base du monde moderne. Dépassant sa dimension romanesque, cette œuvre offre une précieuse description des interactions complexes entre le monde indigène et l’ensemble de la société. Elle propose une nouvelle compréhension des mécanismes de la modernité et complète ainsi d’autres exposés historiques et ethnographiques disponibles sur la région.