« Bon sang ne saurait mentir »
Résumé
Newmarket, plus connu sous le nom de « Headquarters » (le « Quartier général »), est le centre historique et actuel de la course de plat en Angleterre. Une relation unique s’y est tissée entre les professionnels des courses et les chevaux de race, dans laquelle des notions spécifiquement humaines – comme l’hérédité, la classe ou le genre – sont appliquées aux chevaux, tandis que des termes liés à la reproduction animale s’utilisent pour les hommes. Souvent dotés eux-mêmes d’un arbre généalogique imposant, les acheteurs de pur-sang recherchent le plus beau pedigree et le meilleur reproducteur. Cette quête de perfection chevaline est rapprochée par les informateurs de l’ancienne notion anthropologique de « race », faisant ainsi renaître l’idée que l’origine des inégalités résiderait, chez l’homme, non dans la culture mais dans la nature. Le métier ne relèverait pas d’un apprentissage social mais se transmettrait de père en fils, par le sang. Cet article montre comment ces notions de pureté ou de performances « naturelles », liées au sang, prennent leur source dans l’idée d’une filiation (de) mâle(s) spécifique à ce milieu des courses.
Mots-clés
- hérédité
- classe
- genre
- pur-sang
- Grande-Bretagne