À partir d’une recherche sur un programme d’éducation artistique dans des écoles préélémentaires de la ville de Lyon, cet article montre comment ce contexte singulier produit un déploiement du travail artistique au-delà des seules dimensions technique et créative. Le travail ethnographique, en suivant les déplacements du travail de l’artiste, offre des données spécifiques permettant de contribuer à la redéfinition du travail artistique. L’analyse des identités professionnelles et des compétences multiples qui s’y rattachent révèle les enjeux d’une tension entre travail artistique, travail pédagogique et tout ce que la logique de « projet » transporte avec elle. Cette réalité ouvre une réflexion sur la question du métier que constituerait le fait d’être « artiste en école préélémentaire », et sur la place de l’art et des arts dans les processus de transmission et d’apprentissage. Mais elle met aussi au jour les incertitudes, oscillations, brouillages et combinaisons singulières qui caractérisent le travail au quotidien et, plus largement, le rapport au travail artistique lui-même.