Proposant une réflexion historico-culturelle sur les relations entre la Corse et l’Italie à l’époque moderne, l’analyse porte surtout sur la première moitié du xix^e siècle, durant laquelle les rapports entre les élites de la Corse et celles de la Toscane, sa voisine, se firent les plus intenses. Fortement conditionnées par l’expansion du processus de « francisation » de la société insulaire, ces relations peuvent, par bien des côtés, être interprétées comme une réaction aux moyens employés par les préfets de l’île pour mettre en œuvre le projet de civiliser la population corse. Les raisons qui, dans la seconde moitié du xix^e siècle, ont déterminé l’éloignement progressif de la Corse du domaine culturel et linguistique italien sont ensuite examinées. Enfin, est décrit le contexte politico-culturel des années 1920-1940, pendant lesquelles le régime fasciste tenta de resservir artificiellement le concept de l’« italianité » de la Corse, qui a été à la base de l’hostilité et de la rancœur de la société corse à l’égard de l’Italie dans la seconde moitié du xx^e siècle.