La voix du sang : adoptés et immigrés dans les discours sur la biologie et la culture
Résumé
L’expression « la voix du sang est la plus forte » est attestée dans de nombreuses langues européennes, le norvégien compris. La filiation fondée sur les liens du sang a été, et demeure, un indicateur d’inclusion et d’exclusion, que ce soit au niveau personnel, ethnique ou national. Dans une optique comparative, cet article interroge la pertinence actuelle, en Norvège, de la métaphore du sang dans les attitudes envers deux groupes d’immigrés récents : les enfants adoptés en Europe du Sud et de l’Est par des couples stériles, d’une part, et, de l’autre, les travailleurs migrants et les demandeurs d’asile originaires de régions similaires. Selon l’auteur, les adoptés sont pleinement intégrés dans la société et la culture norvégiennes, grâce à leur passage par un processus de « familisation » (« kinning ») qui transcende les liens du sang, tandis que les autres immigrés conservent un statut extérieur et ambigu.
Mots-clés
- parenté
- adoption
- immigrés
- biologie
- Norvège