Vivre et construire la mort des animaux

Varia  : Regards... sur les cultures
Le cimetière d'Asnières
Par Bérénice Gaillemin
Français

Résumé

Le cimetière animalier d’Asnières est le plus ancien de France. Construit à la fin du xixe siècle pour des raisons pratiques, il témoignait déjà d’un changement de comportement du maître envers l’animal domestique. Nous décrivons ici en quoi cette nécropole, comparable sur quelques points aux cimetières pour humains, est un lieu original dans lequel se développe une grande liberté d’expression. À travers une analyse systématique du décor des tombes récentes et grâce à plusieurs entretiens livrés en 2000 puis en 2005, nous observons dans ce jardin de mausolées, au-delà de l’anthropomorphisme dont on accuse en général les maîtres excessifs, une exubérance décorative accompagnée d’une forte propension à la conversation. La construction d’un art funéraire original serait le témoin d’une liberté qui pourrait fleurir hors des conventions et se déployer autour de l’image d’un alter ego de l’homme, d’un animal hors catégorie, ou bien d’un être jugé à part, grâce auquel s’est formée à Asnières une véritable communauté de croyants.

Mots-clés

  • cimetière
  • animal
  • mort
  • anthropomorphisme
  • religion
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