Le rentier et le baromètre : météorologie « savante » et météorologie « profane » au xixe siècle
Résumé
Cet article analyse le développement d’une observation météorologique « profane », mais à visée scientifique, au cours du xixe siècle. Dans les années 1840, l’observation des phénomènes atmosphériques est en vogue au sein d’une classe moyenne composée d’employés, de membres des professions libérales subalternes et de rentiers modestes. Ces pratiques capturent les valeurs de pondération, d’exactitude et de méticulosité caractéristiques de ce groupe social. Les observateurs organisent leur propre ascèse, en revendiquant le caractère purement empirique de leur activité et en refusant de théoriser sur les phénomènes météorologiques. Ils interagissent avec les institutions savantes d’État et se regroupent aussi entre eux, notamment en créant la Société Météorologique de France. Leur implication est sous-tendue par une morale et un discours épistémologique spécifiques, que nous nous attacherons à caractériser.
Mots-clés
- histoire
- xixe siècle
- observation
- profane
- météorologie