Les fêtes populaires offrent un champ d’observation très propice à l’étude des processus de construction de la valeur patrimoniale, tant du point de vue institutionnel que du point de vue communautaire. Elles semblent, en effet, jouer un rôle de plus en plus important dans les économies locales qui misent sur leur patrimoine immatériel. Ces fêtes sont aussi l’objet d’une tension entre un désir d’appropriation, qui conforte le sentiment d’appartenance et d’identification à la localité, et un désir d’attraction, voire de séduction, pour attirer les visiteurs et rentabiliser le développement local. Le carnaval de Québec, une fête populaire hivernale et urbaine, est un terrain privilégié pour examiner cette tension entre l’événement touristique et la fête locale. En définitive, touristification et patrimonialisation sont les deux actes d’une même pièce qui se joue dans certaines fêtes populaires.