Cet article traite de l’aide publique humanitaire à travers l’analyse de la réponse du gouvernement du président Chávez à la Tragedia de décembre 1999. Il montre comment cette gestion bureaucratique du sinistre devient emblématique des politiques sociales du régime bolivarien fondé sur la militarisation des institutions. Par le biais de la description des dispositions pratiques dans un refuge installé dans un fort militaire, cette contribution interroge la traduction pratique du discours officiel de la dignificación des victimes dans la vie quotidienne des sinistrés. Elle questionne les procédures de légitimation politique et sociale de l’intervention des forces armées dans la vie sociale vénézuélienne.