La gare du Nord : topographies parisiennes d’échanges
À la gare du Nord se croisent de manière parfois explosive des populations diverses, des trajectoires, des pratiques et des représentations hétérogènes. L’auteur compare les aménagements de la gare, de 1864 et d’aujourd’hui, pour montrer comment le passage du modèle de contrôles spatiaux d’exclusion à celui d’espace ouvert fondé sur l’idée de la transparence a engendré des nouvelles pratiques de contrôle et de surveillance. Puis sont examinés les rapports entre la vision des urbanistes d’un « pôle d’échanges » et les pratiques des échanges qui existent dans la gare. Cet article met en évidence comment ces pratiques d’échange sont fondamentales dans la production et la performance des frontières sociales, dans cette nouvelle configuration de la prétendue démocratisation de l’espace public parisien.