On interprète habituellement la méfiance du judaïsme vis-à-vis des conversions comme la surdétermination du principe de filiation dans la définition et la transmission de l’identité juive. Le propos de cet article est de montrer qu’au contraire les politiques de conversion restrictives se font au nom d’une politique de la sainteté qui conduit à lier l’appartenance au strict respect de la loi, reléguant la filiation au second plan. Inversement, les politiques plus inclusives seraient justifiées par la volonté de clarifier les frontières de l’identité dans un contexte d’augmentation du nombre des mariages mixtes et d’éloignement progressif de la pratique religieuse, quitte à négocier sur les principes religieux.