Cet article souligne combien le travail de mémoire individuelle et collective est nécessaire pour rendre compte de la terrible épopée vécue par les réfugiés durant les années 1940-1944. Ainsi il s’ajoute et se confronte à l’histoire du « refuge » élaborée par les travaux des historiens des Cévennes. Il permet un regard nouveau sur la mémoire du sensible et du quotidien grâce à une investigation auprès des acteurs et des leurs proches sur les lieux mêmes des événements. Il suit la lente élaboration et l’accumulation de ces mémoires et éclaire le rôle joué par les générations d’après-guerre dans cette démarche. L’auteure elle-même s’implique dans le processus, tout en préservant la distance nécessaire à toute investigation scientifique.