Dans le Népal des années 1980, les cadres traditionnels de la société rurale et les rapports sociaux de castes et de classes se sont largement transformés. Cet article rend compte de l’expérience singulière d’un maître hôtelier‑restaurateur issu d’une population minoritaire bouddhiste qui, en inventant progressivement une formule originale de traitement de ses hôtes, a découvert le moyen de se constituer un nouveau type de clientèle en lui inspirant des appétits culinaires remis au goût du jour et un plaisir de l’hospitalité sur tradition invétérée. L’un de ses secrets réside dans sa propre ascension sociale de garçon de cuisine à maître d’hôtel‑restaurant. Nous restituons ce contexte social et historique népalais sur plus de trente ans d’histoire de vie.