Comment se souvient?on de lieux disparus?? À la croisée de l’ethnographie de la mémoire et de l’ethnographie urbaine, cette contribution invite à repenser les dynamiques mémorielles autour des espaces de vie populaires, qui subissent plus souvent que d’autres les effets du temps qui passe. Loin de l’idée d’un oubli généralisé, l’enquête auprès des anciens habitants des bidonvilles et cités de transit de Nanterre en région parisienne donne à voir les multiples manières dont se composent et recomposent les récits de ces habitats. L’espace local apparaît comme une scène privilégiée permettant d’appréhender les modalités d’accès à ce passé et de saisir ce que ces mémoires peuvent dire sur la ville, en termes de liens, de sentiments d’appartenance commune, mais aussi de tensions.