Ecritures suspendues, vies engagées. Traverser la guerre civile au Liban
À partir du croisement entre son expérience de la société libanaise de l’après-guerre civile, des trajectoires d’anthropologues ayant réalisé des ethnographies du Liban avant-guerre qu’ils n’ont publiées que 20 ans plus tard et des formes mémorielles sécrétées par les Libanais qui ont vécu la guerre, l’auteur explore l’impossible narration d’un événement s’apparentant pourtant à une transformation sociale radicale. Entre nostalgie et expression théâtralisée du conflit qui en autorise le déni de réalité, l’article montre que la guerre a été plus traversée que vécue par les Libanais, comme par les observateurs dont elle a perturbé la pratique. Ceci l’amène à mettre en perspective l’approche biographique et la co-temporalité de Johannes Fabian comme ressources méthodologiques pertinentes pour saisir la société libanaise contemporaine.
Mots-clés
- Liban
- Guerre civile
- Déni de réalité
- Mémoire
- Théâtralisation