Cette mauvaise réputation… Quand la « zone » fait des histoires (1895-1975)
De la Belle Époque aux Trente Glorieuses, ou d’une fin de siècle à l’autre, la « zone » de Paris s’est imposée dans les imaginaires comme un territoire emblématique de la marginalité. Sur cette bande de terrain vague prise entre la ville intra-muros et sa banlieue ont vécu des Gitans, chiffonniers, vanniers et autres petits ouvriers mêlés à un monde interlope constitué de voyous et de brigands dont la réputation sulfureuse a déteint sur la zone tout entière. Cet article tente moins d’en faire l’histoire qu’il ne s’efforce de restituer les histoires dont elle a pu faire l’objet. Dans les romans, les journaux ou la musique populaire, la zone s’est ainsi affirmée comme le personnage incontournable d’un exotisme marginal prompt à effrayer la bonne société. Si les rénovations de Paris et les travaux du périphérique entrepris dans les années 1950 l’ont peu à peu effacée en tant qu’espace physique, nous verrons comment la zone a néanmoins subsisté en tant qu’espace symbolique des déclassés.
Mots-clés
- Paris
- Zone
- xixe / xxe siècles
- Marginalité urbaine
- Culture populaire