En Égypte, les années 2012 et 2013 ont vu l’émergence de deux organisations inédites (un syndicat et une association) revendiquant les droits des travailleuses domestiques. Encadrées par des ONG locales et financées par des bailleurs de fonds internationaux, ces deux organisations ont été un lieu de socialisation pour les travailleuses domestiques. Alors que les formes d’engagement ont été différenciées, certaines prenant publiquement la parole, d’autres s’engageant discrètement, toutes sont sorties transformées de cette expérience, ont acquis une connaissance du champ politique ou des dispositions critiques qui les ont amenées à remettre en cause l’ordre sexué, dans leur vie privée et/ou dans la sphère publique.