La béance. Notes, carnets et brouillons de Germaine Tillion

Varia
Par Jérôme Lamy
Français

En saisissant l’œuvre de Germaine Tillion à partir des traces archivistiques qu’elle a laissées, cet article se propose de recomposer un parcours savant marqué par l’épreuve de la déportation qui fut également une béance documentaire. À Ravensbrück, Germaine Tillion a perdu ses archives d’ethnologue et le manuscrit presque achevé de sa thèse. L’analyse de ses premiers carnets et de ses notes de cours nous informe sur sa préparation au métier d’ethnologue. Les rares documents restituant son parcours dans les Aurès au cours des années 1930 révèlent l’affermissement d’une pratique scientifique. La guerre et la déportation ont été l’occasion de poursuivre l’effort d’une observation ethnographique dans des conditions terrifiantes. Enfin, la rédaction de Il était une fois l’ethnographie – retour sur le travail dans les Aurès – a livré des brouillons d’une rare densité, dont l’édition finale ne rend pas compte. La béance documentaire a donc organisé la vie savante de Germaine Tillion. C’est en poursuivant son effort d’ethnographie dans toutes les situations de sa vie qu’elle a accompli son geste scientifique, dépassant et débordant la perte archivistique de ses premiers efforts de recherche.

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