Doing the Underdog Research: Ethics, Trust, Friendship

Par Aimar Ventsel
Français

Mener des recherches auprès de groupes marginalisés : éthique, confiance et amitié

Dans cet article, je présente plusieurs difficultés qui se posent lorsque des recherches portent sur des groupes socialement et politiquement marginalisés. Dans le cadre de l’ouvrage Punks and Skins United: Identity, Class and the Economics of an Eastern German Subculture, j’ai mené des recherches sur l’économie semi-légale des punks et skinheads de la classe ouvrière est-allemande, en m’appuyant sur des amitiés personnelles dans le milieu. Ce travail supposait de surmonter la méfiance que ces personnes éprouvent envers les institutions officielles, dont les institutions académiques. J’ai pu accéder à leur quotidien, participer à des formes de travail illégal et obtenir un aperçu de leurs activités politiques clandestines. Plus tard, j’ai été confronté à la question de ce que je pouvais publier et de la manière dont je pouvais le faire. L’enjeu était de trouver un moyen de publier des données très sensibles sur des personnes vivant dans une petite ville et dont des éléments biographiques minimes pouvaient révéler l’identité. Ce dilemme était accru par le fait que cette recherche avait été menée en Allemagne, où le travail illégal est sévèrement sanctionné. Dans le présent article, j’offre une synthèse des problèmes éthiques et moraux rencontrés au cours de ma recherche auprès de personnes appartenant à une culture underground, qui s’avèrent aussi être de vieux amis avec qui j’entretiens une relation de confiance mutuelle. Je décris également la manière dont j’ai choisi les données à publier, en gardant à l’esprit que l’ouvrage ou les articles universitaires pouvaient être lus par des responsables publics.

  • Punks
  • Skinheads
  • Travail illégal
  • Confiance mutuelle
  • Éthique de la recherche
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