Des campagnes pour les temps difficiles
Des campagnes pour les temps difficiles
AAC Ethnologie française
Coordinateurs : Maxime Bello (Université Paris Cité, Philépol, mbmaximebello@gmail.com), Cyprien Tasset (VetAgro Sup, UMR Territoires, cyprien.tasset@vetagro-sup.fr), Jérôme Tournadre (CNRS, ISP, jetournadre@gmail.com)
« Ça va craquer… »
« La Terre est devenue invivable ».
« Le point de rupture est atteint… tout va basculer ».
« Ce que nous attendons ? Que tout s’effondre… Et ça ne va pas tarder ».
« Si on ne fait rien, si on ne tire pas la sonnette d’alarme, on va tous crever, c’est sûr ».
« La limite est atteinte. On court au désastre ».
« La société industrielle a atteint son arrêt de mort ». (Léger et Hervieu, 1983, p. 19)
« Grosse prise de conscience début en 2018, [quand j’ai compris qu’on allait dans le mur, c’était un choc ! Les livres de Pablo Servigne1, les interviews de Thinkerwiew et beaucoup d’autres sources permettent de constater que tout se recoupe et tout est entremêlé], ce qui nous a amenés à chercher un endroit où nous pourrions commencer une nouvelle vie rassurante pour nous.
On habitait à Lyon en appartement.
On a cherché et trouvé en Corrèze une petite maison sur trois hectares avec un étang et une pêcherie.
On a commencé un potager et c’est la troisième année. Beaucoup de choses à raconter, vous imaginez ! »
(Post sur un groupe Facebook consacré à la « collapsologie » en 2022)
Les années 2020 voient converger deux motifs, pour des habitant·es des aires urbaines d’un pays comme la France, de lorgner sur une installation dans des zones rurales peu denses. Le premier est d’ordre écologique, et découle d’un doute croissant sur la possibilité d’une résolution, voire simplement d’une maîtrise des dégradations planétaires. A l’échelle de la population nationale, les enquêtes, telles que celle de l’Ademe (Ademe, Daniel Boy, Opinionway, 2023) sur « Les représentations sociales du changement climatique », montrent, par-delà les oscillations annuelles de leurs résultats, la banalisation d’un pessimisme climatique, à travers la proportion croissante de Français qui disent craindre une absence de limitation du changement climatique « à des niveaux raisonnables », et s’attendent, de ce fait, à des « conditions de vie » devenues « extrêmement pénibles ». Dans ce contexte, des forums électroniques se sont formés autour de la réception passionnée d’une vulgarisation écologique insistant sur le risque de catastrophes qui pourraient rompre les chaînes logistiques globales et plonger dans le dénuement les populations qui en dépendent (Tasset, 2022). Sur ces forums, une des réponses pratiques mises en débat est celle d’un accès privatif aux moyens de subsistance élémentaires : biomasse et eau. Ceux-ci seraient plus facilement appropriables et sécurisables à la campagne, en tous cas dans certains territoires ruraux. Les calculateurs cartographiques des niveaux de « risque » ou de « résilience » du territoire national ont foisonné ces dernières années1. De fait, relançant son activité professionnelle d’agent immobilier depuis son nouveau lieu de résidence, la personne que nous avons citée en exergue observe en 2022 : « Tout ce que j’anticipais arrive. J’ai des appels de toute la France et aussi de pays limitrophes, le profil type : grand terrain avec de l’eau dessus ».
Une seconde grande raison de chercher le salut dans les campagnes aura été la crise sanitaire ayant éclaté en 2020. Elle a ainsi semblé acter, en France, une « revanche des campagnes ». S’éloignant de leur condition d’espaces délaissés acquise sous l’effet de l’exode rural et de la modernisation agricole, ces dernières sont alors apparues non seulement, comme des havres d’authenticité et de bien-vivre aux yeux d’une population jusqu’alors urbaine, mais aussi comme des refuges, épargnés par la pandémie en raison de leur faible densité. L’impact du covid sur les mobilités résidentielles n’a cependant pas donné lieu à un « exode ». Il reste « modeste » en termes de volume, ainsi que de distances parcourues, les départs des métropoles (il est vrai un peu accrus en 2020-2021) profitant largement aux zones périurbaines (Bouvart & Bouba-Olga, 2023). Dans certains territoires ruraux, néanmoins, « l’accroissement de la prise de conscience de l’impossibilité de perpétuer les modes de vie « de l’ancien monde » s’accompagne d’un nombre accru de candidats à l’installation dans le monde rural pour mettre en actes leurs convictions personnelles à travers l’adoption d’un mode de vie plus sobre » (Collet, Delage & Rousseau, 2023 : 41).
Ces phénomènes ont été abondamment commentés en termes de « néo-ruralité », remettant sous le feu des projecteurs médiatiques une tradition des retours « à la terre » ou à « la campagne », associée dans les mémoires à l’après-1968. Ce terme, auquel des travaux sociologiques anciens (Hervieu Léger, 1983) ont contribué à conférer puis à maintenir une consistance typique, s’est inscrit parmi les représentations au moyen desquelles des habitant.es de territoires ruraux récepteurs de migrations plus ou moins utopiques « trouvent leur chemin dans l’espace social » (Boltanski & Thévenot, 1983) et se classifient ou se font classifier, par opposition avec les « autochtones ». On peut penser par exemple à la façon dont la forme abrégée de « néos » est récurrente dans le lexique émique des terrains ariégeois (Stuppia, 2016; Dubertrand, 2021; Berthomière, Imbert et Michalon, 2021). Une boucle s’est ainsi mise en place entre l’usage pratique de la « néo-ruralité » comme instrument classificatoire dans des zones rurales et sa reprise, avec ou sans guillemets, par des travaux de sciences sociales, qui infusent à leur tour les discours et les productions culturelles circulant parmi les franges militantes de la vie rurale. Dès lors, si parler de « néo-ruraux » est commode pour souligner les ressemblances, et parfois les filiations revendiquées, entre des phénomènes contemporains et les communautés utopiques des années 1970, il ne renvoie cependant pas à une catégorie stabilisée, et entraîne la recherche sur le mode du typique plutôt que sur celui de la référence contrôlée. En réalité, les logiques d’installation d’anciens urbains vers les campagnes renvoient à un spectre d’expériences relativement diverses, comme en attestera ce dossier.
Cette attraction des espaces ruraux aux yeux d’urbains qu’un récit médiatique insistant décrit comme en reconversion professionnelle et en quête existentielle est l’objet d’un foisonnement de recherches récentes, que le présent dossier veut rassembler, et qui réactivent les questions posées par leurs devancières des années 1970-1980. Celles-ci ne s’étaient pas bornées à chroniquer les déconvenues d’aspirations libertaires reportées sur les campagnes, mais avaient aussi fait ressortir les représentations sombres de la marche du monde qui donnaient déjà sens aux démarches des « installé·es ». S’il est arrivé que la recherche travaille en diachronique sur la longue durée des vagues successives de « retour à la terre » (Rouvière, 2015), l’histoire des enquêtes sur les phénomènes « néo-ruraux » ou « néo-paysans » se présente plutôt comme une série de travaux ethnographiques reposant plus ou moins ouvertement sur l’attraction des chercheurs pour le phénomène étudié, et qui tend à en épouser les flux et reflux, de sorte que les publications se raréfient entre une première vague de travaux des années 1970 et 1980 (Léger & Hervieu, 1979 et 1983) et un récent regain d’attention (Pruvost, 2015 ; Stuppia, 2016 ; Morel, 2019 ; Leblay, 2020 ; Dubertrand, 2021 ; Dolci, 2021).
Ce retour en grâce se produit à un moment où l’équilibre entre différentes formes de convictions écologistes se déplace vers un renforcement du pôle « catastrophiste » ou « post- apocalyptique » (Cassegard & Thorn, 2022) évoqué plus haut, notamment autour de la notion d’« effondrement » (Chamel, 2018 ; Semal, 2019 ; Cary, Garnoussi & Le Lann, 2022). En posant un diagnostic d’impuissance globale, les pensées de l’effondrement inclinent à désinvestir l’échelon planétaire au profit de l’adaptation à des échelles territoriales plus restreintes. Elles se combinent volontiers avec une pensée écologiste critique des « métropoles » qui s’est affirmée depuis quelques années (Charmes, 2023). Ces deux phénomènes (néo-ruralisme et formes plus ou moins radicalisées d’inquiétude écologique) (re-)commencent à être analysés ensemble (Autard, 2017 ; Sallustio, 2020 ; Hakimi-Pradels, 2021), réactivant un des angles d’analyse originaux des travaux des années 1970 : celui de « l’affinité élective » entre expérimentations néo-rurales et « apocalyptique écologique » (Léger, 1982), sur fond de politiques publiques de développement rural (Hervieu et Léger, 1979). Les enquêtes en cours parmi les publics des théories de l’effondrement (Bello, en cours, Tasset, 2022, Tournadre, 2024a et 2024b) menées, chacun à sa façon, par les coordinateurs de ce dossier, font ressortir l’importance des projections vers les campagnes, tout autant que leur hétérogénéité.
En effet, il serait illusoire d’imaginer que les campagnes n’accueilleraient qu’un seul catastrophisme, marqué par la centralité de la question environnementale. Des théories catastrophistes plus variées que celles qui sont au cœur de la collapsologie ont émergé ou ont gagné en visibilité pendant la crise Covid. Avec le Great Reset, et plus largement le complotisme sanitaire, c’est cette fois l’avènement d’un projet liberticide, avec la participation active de l’État, qui fait figure de catastrophe. Les pratiques d’anticipation, elles, peuvent s’avérer communes aux différent·es catastroph·es, empruntant parfois au registre survivaliste sans pour autant toujours s’inscrire dans une tradition d’extrême-droite (Gaborit, 2022). Elles peuvent également refléter des manières de faire habituelles pour des populations vivant dans un contexte d’isolement ou se sentant vulnérables, comme le stockage d’eau et de nourriture (Barker, 2020 ; Hugues, 2021 et 2023).
Il existe donc une multiplicité de formes d’articulation entre motifs d’inquiétude catastrophistes et pratiques d’installation rurale. Être sensible à ces variations aide à document empiriquement la territorialisation des formes radicalisées de l’inquiétude écologique, et à mieux saisir les multiples façons dont les campagnes peuvent être investies comme des refuges en vue des « temps difficiles », pour reprendre la formule des Hervieu-Léger (Hervieu et Léger, 1983).
Centré sur cette problématique spécifique des formes d’artticulation entre inquiétude catastrophistes et attraction pour les campagne, ce numéro d’Ethnologie française accueillera des contributions comportant une forte dimension ethnographique, portant sur des unités territoriales, des manières de faire, ou des milieux d’interconnaissance, et s’inscrivant principalement dans les directions décrites ci-dessous. Les propositions relatives à des terrains conduits ailleurs qu’en France sont par ailleurs les bienvenues.
1 – Les conditions du « départ »
Il s’agira ici d’étudier les modalités de l’installation rurale de personnes souhaitant préparer un (micro-)monde plus résilient face à la catastrophe écologique. On pourra d’abord s’intéresser aux caractéristiques et aux identités des nouveaux ruraux porteurs de cette intention. Qui sont-iels et comment cette installation rurale s’inscrit-elle dans leur trajectoire professionnelle et personnelle ? Cette installation rurale est-elle liée, comme le pensaient les observateurs de la première vague néo-rurale, à une dévaluation de leur diplôme ou à une difficulté à trouver une place qui leur convienne sur le marché du travail ? Entre-t-elle en résonance avec des éléments de leur histoire personnelle (enfance passée à la campagne, chez les grands-parents, etc.) ? La perspective d’un effondrement écologique vient-elle parfois réactiver la peur d’« effondrements passés » inscrits dans la mémoire familiale, où la campagne a pu servir. Ces différents aspects sont autant d’occasions d’ethnographier l’inquiétude et l’incertitude (Samimian-Darash et Rabinow, 2015) qui habitent ces femmes et ces hommes. Ils offrent surtout de saisir la diversité des situations et des acteurs concernés dans la mesure où le terme de « néo-ruralité » ne peut, au mieux, s’entendre qu’au pluriel. L’essor des pensées critiques de la « métropole », voire de l’urbain en général, joue-t-il un rôle dans certaines de ces trajectoires ?
2 – Les formes du « retour »
On pourra ensuite s’intéresser au retour proprement dit. Comment s’organisent concrètement le départ à la campagne et la reconversion professionnelle qui peut l’accompagner en l’absence de lieux de travail collectifs permettant le maintien de leur activité pour des membres des professions
« créatives » et télétravailleuses (Flipo, 2020) ? Lorsqu’il y a la volonté d’avoir une vie communautaire ou en collectif (éco-village, etc.), quelles en sont les modalités et comment s’articule-t-elle avec la vie privée ? De quelles façons ces personnes et/ou ces groupes s’insèrent- iels dans le tissu local et quelles relations entretiennent-iels avec leurs voisins comme avec les pouvoirs locaux ? Comment ces liens varient-ils selon le caractère plus ou moins « alternatif » des territoires (Dubertrand, 2020 ; Hakimi-Pradels, 2021), ou le degré de défiance à l’égard de l’État qui peut y prévaloir (Barrault-Stella, 2023) ? On pourra enfin se demander dans quelle mesure les négociations plus ou moins heureuses entre le projet initial de « retour » à la campagne et le territoire en retravaillent les motifs initiaux.
3 – Renouveaux des imaginaires des campagnes
L’inquiétude écologique investit la campagne de significations positives qui renouvellent l’imaginaire dominant entourant les mondes ruraux, souvent perçus comme des mondes en déclin que chercheraient à fuir toutes celles et ceux qui en ont les moyens, même si « ceux qui restent » parviennent à définir et parfois à réaliser leurs propres formes d’accomplissement (Coquard, 2019). On voudrait s’intéresser ici à la façon dont la crise écologique contribue à faire évoluer les représentations dominantes du monde rural en faisant, par exemple, de ce dernier un espace
« d’émancipation » (Gazo, 2017), une « terre de possibilités », protectrice de ce que l’économie menace par ailleurs (nature, solidarité, travail, famille, etc.) (Snikersproge, 2022), ou l’espace de réalisation d’une « autonomie » qui prendrait un sens différent de celui qui peut provenir des luttes du travail urbain (Gazo, 2023). Quelle contribution à cette transformation des imaginaires des ruralités est imputable au développement et à la professionnalisation d’une frange d’intermédiaires de l’exfiltration d’urbains vers les campagnes ?
4 – L’adaptation de la campagne
Les espaces ruraux (et montagnards) sont confrontés aux différentes facettes de la crise écologique (réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, montée des eaux, salinisation, assèchement des rivières, raréfaction de la neige et fonte des glaciers, etc.). Après une période de gentrification portée par des phénomènes de patrimonialisation et d’esthétisation (Pernoud 2008 ; Boltanski et Esquerre, 2017), certains territoires ruraux, dont diverses simulations tendent à montrer qu’ils seront moins exposés que d’autres aux aléas climatiques, font actuellement l’objet d’un intérêt commercial inattendu pour des élu·es habitué·es à gérer leur non-attractivité. Comment ces transformations profondes bouleversent-elles les rapports sociaux locaux ? Comment ces espaces tentent-ils de s’adapter à l’arrivée de ces nouveaux habitants souvent animés par des préoccupations d’ordre écologique et à l’origine d’une amorce de gentrification climatique (Richard 2014) ?
Calendrier :
* Les propositions de contributions (titre et résumé de 5 000 à 6 000 signes, en français ou en anglais) sont à envoyer pour le 10 décembre 2024 aux coordinateurs de ce numéro :
Jérôme Tournadre :jetournadre@gmail.com
Maxime Bello : mbmaximebello@gmail.com
Cyprien Tasset :cyprien.tasset@gmail.com
Elles doivent présenter les principaux axes de démonstration, les matériaux empiriques mobilisés et être assorties d’une notice bio-bibliographique de l’auteur.
* Les textes définitifs des propositions retenues (de 35 000 à 70 000 signes max., espaces et bibliographie compris) sont attendus pour le 1er juillet 2025.
* La publication de ce numéro d’Ethnologie française est prévue courant 2026.
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Bibliographie :
ADEME, BOY Daniel, OPINIONWAY, 2023, « Les représentations sociales du changement climatique – 24ème vague du baromètre », Rapport grand public.
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BARRAULT-STELLA Lorenzo, 2023, « Résister à l’État en conjoncture critique ? Le confinement du printemps 2020 dans un village rural et montagnard », Sociologie, 14 (2) : 241–258.
BELLO Maxime, sd, Survivre à la modernité en temps de crise écologique, Thèse de doctorat en sociologie,
en cours, Université Paris-Cité.
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