Israël au quotidien
Depuis la formation de l’État d’Israël, les migrants juifs n’ont cessé d’affluer par vagues successives en provenance de presque toutes les parties du monde, apportant avec eux une variété de cultures et d’identités forgées par un millénaire de diaspora. Parallèlement, les Arabes originaires de cette terre – musulmans, chrétiens, druzes, circassiens, ou bédouins – sont devenus citoyens
de ce nouveau pays reconnu par l’ONU en 1947 comme le loyer du peuple juif.
Ainsi s’est constituée une société unique en son genre, incarnée dans ses deux grandes villes qui ne peuvent être plus opposées : à soixante kilomètres de Jérusalem, capitale du pays, ville religieuse, conservatrice et intolérante, Tel Aviv, « la première ville hébreu » est devenue la destination des jeunes désireux de faire la fête.
Centré sur l’étude du quotidien, ce numéro d’Ethnologie française s’inscrit dans le renouvellement des perspectives anthropologiques qui explorent la société israélienne à travers trois sujets-clés : les questions existentielles d’(in)sécurité et de contestation des frontières, les significations et les motivations liées à
l’alimentation et à la santé, et les ramifications actuelles de l’immigration et de l’ethnicité. Chacun de ces essais traite empiriquement et analytiquement du « paradoxe israélien », mot-parapluie recouvrant les différentes énigmes et contradictions de la vie normale en Israël, qui n’a décidément rien de normal.