Propreté, Saleté, Urbanité

Propreté, Saleté, Urbanité
Vol. 45, 2015/3 - 192 pages

Les tensions autour du propre et du sale offrent un angle privilégié pour analyser l’administration de la cité et les négociations de la civilité : tel est l’objet de cette livraison d’Ethnologie française. La saleté de la ville n’est pas qu’une affaire de microbes et de pollution, son assainissement est associé à la discipline des corps, au contrôle des foules et à l’éducation des classes dangereuses ; elle peut être un instrument politique puissant pour légitimer le contrôle et l’expulsion de certaines populations. C’est sans doute pourquoi, sous l’Ancien Régime comme aujourd’hui, en milieu colonial comme en Europe, l’intervention de la police dans la mise au propre des villes est récurrente. La saleté urbaine étant essentiellement celle des Autres, il faut s’en protéger, mais également s’en arranger.
Les contributions de ce numéro montrent ainsi le travail quotidien de la civilité urbaine, de la Goutte-d’Or à Garoua (Cameroun), d’une décharge en Isère aux réseaux d’égouts. Quant à la gestion des ordures, qu’elle soit confiée aux chiffonniers du Caire ou à des multinationales, elle s’inscrit aussi dans les processus de recyclage. La requalification des restes de la ville par ces mêmes chiffonniers, par des « Roms », ou encore par une asso ciation berlinoise offre une réponse alternative au modèle de consommation capitaliste et à ses montagnes de rebuts.

La seconde partie du numéro est consacrée au parcours et à l’oeuvre de Jean-Michel Guilcher, fondateur de l’ethnochoréologie, à l’occasion de son jubilé scientifique.

Varia

Jean‑Michel Guilcher

Pages 537 à 537
Pages 538 à 554
Pages 555 à 574

Pages 575 à 590