Faire varia
Un peu comme en musique, « Faire varia » relève à la fois du procédé de la composition et de l’improvisation. Composition tout d’abord, parce qu’il assemble des contributions variées : de la nostalgie des frontières à partir de l’exemple franco-belge (Daffe et Clément), aux processus de politisation de la terre en Italie (Apostoli Cappello), à l’ethnographie de séries télévisées populaires (Truong), aux mobilités transnationales des danseuses et des danseurs professionnel·le·s (Debonneville), en passant par le sens social du célibat masculin (Cacciari) ou par les trajectoires incertaines du patrimoine matériel et du patrimoine culturel immatériel en Picardie (Barthélemy et Istasse). S’y ajoute en forme d’hommage à l’Ukraine, un retour sur le numéro consacré à cette dernière en 2004, sous la direction de Jean Cuisenier, avec une sélection de trois textes - « Aux marges de l’Europe, l’Ukraine » (Cuisenier et Conte), « La famine en Ukraine (1932-1933) » (Boryssenko), et « L’Église, facteur d’évolution ethnoculturelle du peuple ukrainien au xxe siècle » (Bondarenko) – et leur lecture rétrospective pour réfléchir (à) la situation actuelle en Ukraine et plus largement en Europe (Baussant et Dassié). « Improvisation » ensuite parce que ce numéro est né d’une situation tout à fait inédite pour la revue, venant remplacer un autre numéro initialement programmé, un imprévu saisi comme une opportunité pour réfléchir à l’engagement et à la confiance sur lesquels repose le travail éditorial et scientifique de la revue.