Pratiques esthétiques : partages, transmissions et socialités
Comment appréhender les pratiques esthétiques autrement que certaines approches critiques qui les étudient sous le prisme de la domination, de l’individualisme, voire du narcissisme ? Un solide ancrage dans le terrain nous permet de saisir les anthropo-logiques de ces investissements esthétiques. Ce numéro ambitionne d’analyser ces phénomènes culturels riches en significations sous une nouvelle perspective. Les contributions explorent la valeur sociale et socialisante des pratiques esthétiques, en tenant compte des interactions au coeur de l’apprentissage, de la transmission et de l’exhibitions des résultats.
Quelle importance revêt le partage intime entre les acteurs sociaux autour du travail esthétique du corps, que ce soit en coulisse du monde social ou dans la mise en scène de soi publique ? Ces espaces-temps, en dehors des contraintes habituelles professionnelles et/ou domestiques, favorisent de nouvelles formes de complicité ainsi que le renforcement des savoir-faire et savoir-être. La notion d’entre-soi est ici conjuguée avec celle d’intimité, pour indiquer le cadre restreint, à la fois rassurant et stimulant, qui étaye les partages autour des pratiques de soin de l’apparence.